Ambroise conseil - conseil en gestion
Newsletter février 2018- N° 18
Newsletter Ambroise Conseil Mars 2018 - N° 18

Article 1 : L'économie numérique

Tout le monde parle de l'Economie numérique, de ses enjeux voire de ses dangers. Toutefois, comment la définir? Et quelles sont ses spécificités? 

Par Joseph Beslier

  • Comment définir l’économie numérique ?

L’économie numérique est une expression qui couvre des réalités très différentes selon les auteurs, d’autant que cette dénomination a évolué au cours des années : nouvelles technologies, nouvelle économie, technologies de l’information et de la communication, économie électronique…

Dans la statistique publique, l’économie numérique est assimilée aux technologies de l’information et de la communication (TIC), et en particulier aux secteurs producteurs. Selon l’OCDE et l’Insee, le secteur des TIC regroupe les entreprises qui produisent des biens et services supportant le processus de numérisation de l’économie, c’est-à-dire la transformation des informations utilisées ou fournies en informations numériques (informatique, télécommunications, électronique).

L’économie numérique ne se limite pas à un secteur d’activité en particulier. Il convient de prendre en compte l’ensemble des secteurs qui s’appuient sur les TIC, producteurs et utilisateurs.

  • Les quatre spécificités de l’économie numérique :
  1. La non-localisation des activités

Les entreprises du numérique proposent des services à distance par l’intermédiaire d’internet, utilisant largement la propriété intellectuelle (algorithmes, etc.). Leur localisation est dès lors complexe. Il est facile pour une entreprise numérique de déclarer ses activités dans les pays où la réglementation est la plus avantageuse, en particulier pour ce qui concerne la fiscalité mais aussi la gestion des données.

  1. Le rôle de plateforme

Les entreprises du numérique jouent souvent un rôle de plateforme sur un marché « biface », avec d’un côté des internautes et de l’autre des entreprises. Une part de leur valeur vient de leur capacité à mettre en relation ces deux « faces », qui ne se rencontreraient pas aussi facilement sans le numérique.

Des entreprises telles que Google ou Facebook collectent des données auprès de leurs utilisateurs pour fournir aux annonceurs des espaces publicitaires ciblés. Elles tirent leurs revenus de ce ciblage. Pour améliorer ce service, elles cherchent à attirer un maximum d’utilisateurs sur leur plateforme, notamment en proposant un accès gratuit.

  1. Les effets de réseau

Le succès des entreprises du numérique vient de leur capacité à attirer une masse critique d’utilisateurs, créant ainsi un effet de réseau selon lequel plus le nombre d’utilisateurs est grand plus l’intérêt des utilisateurs pour le réseau s’accroît. Une fois cette masse critique atteinte, la popularité du réseau augmente selon un effet « boule de neige ».

  1. L’exploitation des données

Grâce aux capacités de traitement de l’information, les technologies numériques permettent d’exploiter des données toujours plus nombreuses, et donc d’en tirer de la valeur.

Les entreprises du numérique cherchent à collecter des données personnelles auprès de leurs utilisateurs afin de connaître leurs préférences. Elles les utilisent pour mettre en place des services personnalisés, souvent gratuits. Ces données sont monétisées, par exemple par le biais de publicités ciblées.

Nous sommes bien entendu disponibles pour répondre à vos questions et vous accompagner sur toutes vos problématiques relatives à l’économie numérique.

 

 

Article 2 : L'Intelligence Artificielle (IA) une menance pour l'emploi ?

“Une grande part des emplois ont un faible risque d'automatisation complète, mais ils comportent une proportion importante (entre 50% et 70%) de tâches automatisables.” Cet extrait de synthèse sur l’avenir du travail publié en mai 2016 nuance le propos médiatique qui consiste à annoncer la fin du travail avec l’automatisation et le numérique.

Par Hugo Carcaly

 

L’histoire a montré que les grandes innovations comme la machine à vapeur, l’électricité et la chaîne de montage sont destructrices d’emplois à court terme, mais compensent, voire augmentent les créations à long terme. Les postes créés par ces innovations technologiques permettent une augmentation du niveau de vie et une gratification de l’emploi. Néanmoins, en abordant une vision court termiste et alarmiste de l’emploi à l’heure de l’Intelligence Artificielle et de l’automatisation, il existe le risque d’un “chômage technologique de masse” au sens de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques). Les études les plus récentes révèlent que 9% des emplois seront automatisables d’ici à 2050. Bien loin des 70% annoncés par certains médias. Néanmoins, si le risque d’une destruction généralisée de l’emploi semble être une tendance à oublier, la modification en profondeur des tâches est, selon plusieurs chercheurs, une cause plausible de forte polarisation du marché de l’emploi. Le changement profond de nature des tâches dans un grand nombre de secteurs pourrait bien laisser une importante partie de la population, celle dont les métiers actuels reposent sur une répétition de tâches pénibles notamment, si il n’y a pas un accompagnement à la transformation. En effet, l'adaptation de la formation à de nouveaux métiers en lien avec le marché des TIC, la capacité à transmettre et assimiler de nouvelles compétences est une des clés pour lutter contre la polarisation de l’emploi.. Le contexte actuel de croissance de la puissance informatique, d’une forte pénétration d‘internet dans les modes de consommation et d’information des foyers, de l’émergence du Big Data et l’Intelligence Artificielle permet de dégager trois tendances majeures de l’emploi : une part très importante des emplois “répétitifs” a été remplacée, la demande de main d’oeuvre pour les emplois hautement qualifiés non répétitifs a considérablement augmenté, et une demande croissante pour de la main d’oeuvre pour des emplois non répétitifs peu qualifiés dans des secteurs où l’automatisation n’est pas à l’ordre du jour (services d’aide et de soin aux personnes notamment).

L’OCDE met en garde sur les méthodes permettant de calculer le potentiel d’automatisation de l’emploi. La méthodologie traditionnelle consiste à “étudier le contenu des tâches des emplois individuels au lieu du contenu moyen des tâches de tous les emplois au sein de chaque profession. Il en ressort que la part des emplois menacés d’automatisation est beaucoup plus faible.” 

 

Le chômage de masse n’est donc pas à l’ordre du jour, mais il nous permet d’ores et déjà d’avancer que l’apprentissage des nouvelles technologies passe par la capacité à évoluer des dispositifs de formations. Au risque de voir se dessiner un marché à deux vitesses et peu égalitaire...